Source : Onyx & Cie
Le concept est encore méconnu en France. Les Family Office proviennent des Etats-Unis où les grandes familles fortunées ont réalisé qu’elles avaient besoin de s’entourer de professionnels en gestion et en conseils de placement pour protéger leur patrimoine et le faire fructifier. Concentrée de spécialistes sur les aspects fiscaux, juridiques et financiers, la Family Office veut s’entourer des meilleurs pour que le patrimoine de la famille puisse perdurer dans le temps et s’imposer parmi les plus grands.
Au 19e siècle, les Rockefeller ont été les pionniers dans la création de ce concept. Sans se douter qu’ils faisaient là le premier pas dans un nouveau monde de la Finance, ils ont ainsi bâti, en plusieurs générations, une véritable organisation structurée et organisée autour d’un seul but : la gestion de leur fortune toujours grandissante pour tous les membres de la famille. En droit anglo-saxon, leur structure prendrait la forme juridique aujourd’hui appelée de Trust.
John Davison Rockefeller, "self -made man" le plus riche de son histoire, fondateur des Family Offices.
Le Trust n’existe pas en France, mais il se rapproche du mécanisme de Fiducie : une relation triangulaire se met en place où un « Settlor/Constituant » (la famille fortunée) met entre les mains d’un « Trustee/Fiduciaire » (le gestionnaire en patrimoine) ses biens pour qu’il le gère dans l’intérêt d’un bénéficiaire (la Family Office et les héritiers). L’avantage – et non des moindres – est de sortir le bien géré du patrimoine du Constituant, ce qui a pour effet de le protéger des créanciers. La propriété se dédouble entre, d’une part, la propriété légale du bien (qui sera attribuée au Trustee, libre de gérer le patrimoine) et la propriété dite équitable du Bénéficiaire (qui le récupèrera lors de la succession ou dans un cas prévu lors de la mise en place du Trust par le Constituant).
Mais le véritable intérêt des Trust et, donc, du mécanisme des Family Office, réside dans sa différence avec la Fiducie française : là où la Fiducie meurt avec son constituant, le Trust perdure. Le Trust s’érige alors en véritable outil successoral et devient, par sa grande flexibilité, le mécanisme de référence pour dénouer tous les problèmes successoraux (exemple, le cas de l’héritage de Johnny Hallyday). La France et, par-delà elle, l’Union Européenne, ont toujours été frileuses pour reconnaître les trusts, redoutant encore des possibilités accrues de fraude et d’évasion fiscale. Pour que le trust soit reconnu en droit français comme valable par les juges, il doit avoir été valablement constitué et reconnu dans le pays étranger.
Aujourd’hui, dans certains pays tels qu’aux Etats-Unis, en Russie, au Luxembourg, en Suisse, en Angleterre ou à Monaco, les Family Offices ont étendu leurs besoins jusqu’à structurer leurs activités de manière à ce que tous les besoins de la famille soient pris en charge, et non uniquement celui relatif à la protection de leur capital. Leurs activités sont alors organisées de manière à assumer toutes les tâches de la vie quotidienne, que ce soit la location d’un bateau, l’organisation de vacances ou le remplacement d’un cuisinier qui ne donnerait pas satisfaction. Des secrétariats permanents les déchargent ainsi de toutes leurs tâches administratives et organisationnelles.
En France, les Family Office sont encore loin de régir le marché de la gestion du patrimoine, et ne font pas encore l’unanimité tant elles soulèvent des craintes quant à leur supposé manque de transparence fiscale. Cependant, force est de constater que l’évolution démographique pousse en leur sens, en ce qu’elle impose un besoin croissant pour les services qu’elles proposent. Sur ces dernières années, l’explosion du Private Equity a créé de nouveaux modes d’enrichissement et vu l’émergence de « nouveaux riches » qui demanderont, parallèlement à leur croissance, des prestations adaptées à leur situation et à leurs besoins.
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